Je teste pour vous.

Dans la catégorie j'ai testé pour vous...

Tu t'es toujours demandé ce que ça faisait d'avoir un cancer sans jamais oser te lancer ?

Moi Capucine aka Shakira, je teste pour toi. Alors, soyons claire, chaque cancer est personnalisé, un peu comme ces rouges à lèvres qui s'adaptent au PH de tes lèvres pour te donner une couleur sur mesure ! (Je sais Serge, en fait, c'est l'oxydation blablablah ! Mais  tuer le rêve, il ne faut pas). Donc je ne parle qu'en mon nom mais ça te donnera une idée.

Alors, je te propose aujourd'hui de la lecture sur le thème du cancer du sein. (j'ai pris pas pris prostate, j'étais pas équipée pour).

Si tu as un cancer du sein, ou une amie qui est touchée, que ça t'interesse, il y a pas mal de littérature sur le sujet.

Je ne me suis pas renseignée sur les livres axés médecine, car internet remplit très bien cette mission. (Par contre, je te mets en garde sur l'utilisation intempestive d'internet sur les questions de santé : Tes recherches doivent être très ciblées et tu dois avoir un peu apprivoisé la bête, sinon je te prédis déjà une mort certaine dans d'atroces souffrances sur un rhume qui peut dégénérer.)

Bref, je me suis intéressée aux livres écrits par des femmes qui ont connu Wolfgang, afin de tenter d'anticiper un peu. Car plus on connaît l'ennemi, mieux on le combat.

• Mon passager Clandestin de Geneviève Dermenjian.

C'est le premier livre que j'ai lu. Il concerne une femme d'âge mûr. Ce livre raconte son cancer . Il expose très bien les étapes de la maladie : l'annonce, l'opération, les chimios... Sans pathos, avec simplicité et courage. Je pense que c'est un bon bouquin pour un premier contact, il est clair et humain. L'auteure est courageuse et pragmatique tout en étant sensible. Très bien.

• L'impatiente de Céline Lis.

J'étais très emballée à l'idée de lire celui-ci car il concerne une femme de 37 ans comme moi. J'allais donc pouvoir m'identifier. En plus la nana est parisienne, bosse dans les médias, a un pied dans le bordelais (où elle se fait soigner car sa famille y a des attaches), donc beaucoup de point communs...

J'ai détesté. Comment te dire, j'ai trouvé que ça manquait de légèreté, j'ai trouvé ça glauque. C'est le bouquin où je me suis le moins identifiée à la narratrice, dingue non ?

C'est poussif, souffreteux, tout se fait dans la douleur. La protagoniste est orgueilleuse, n'anticipe rien (par manque d'humilité à mon sens) :

cf "(...) J'ai refusé de prendre des anti-douleurs. Se laisser envahir par une substance toxique est une chose,se mentir en est une autre. La douleur attaque donc par vagues régulières, intenses, prévisibles (...)"

D'abord, ce genre de choix, je trouve ça un peu con, mais bon - je suis Charlie - elle a le droit de faire ce choix. Mais si c'est pour se morfondre et se complaire dans sa douleur en la jetant à la face du monde (elle a écrit un livre quand même), c'est exactement le genre d'attitude que je vomis. Bref, tu as compris, j'ai pas aimé. 

• Journal d'un sein de Béatrice Maillard-Chaulin.

Si tu n'en lis qu'un, ce sera celui là. Léger sur un sujet qui ne l'est pas de prime abord, drôle, vif, il concerne une femme d'âge plus mûr que moi et vu que son livre a été édité en 1999, les techniques ont quelque peu évolué, mais son état esprit est tout à fait actuel. Le dynamisme et la joie de vivre de cette femme force l'admiration. Pour autant, elle n'est pas dans le déni, ce livre est un petit bonbon, dans sa catégorie.

cf : "Maintenant, quand un problème se présente à moi, la première question que je me pose est la suivante : "Est-ce qu'on en meurt ?" Mis à part le ridicule qui peut parfois tuer sauvagement, si la réponse à la question est oui, je lance le plan Orsec. Si la réponse est non, je calme les esprits en me disant qu'il y a certainement des choses plus graves que celles que je suis en train de traiter ou de vivre et qu'il n'y a donc vraiment pas lieu de s'affoler. Cela me donne une force inouïe qui, à l'occasion,me surprend moi-même. J' ai l'impression d'avancer tel un rouleau compresseur. Plus rien ne m' arrête."

• La guerre des Tétons de Lili Sohn.

C'est une BD, qui a commencé par un blog http://tchaogunther.com/

Lili est graphiste-illustratrice, elle a la vingtaine et vit à Montréal.

Elle en a fait de son histoire un blog qui a été édité. Le livre reprend le blog, il est frais, jeune, sympa et coloré. Complètement dans l'air du temps. Je le recommande à toutes les filles jeunes qui "testent" le cancer, car on s'identifie à Lili.

Le bouquin se lit d'une traite - si on est interessé par le sujet oeuf corse - J'ai beaucoup aimé.

• Le crabe sur la banquette arrière de Elisabeth Gille.

Ce livre, sensible et très bien écrit, m'a parlé.

J'ai trouvé qu'il évoquait surtout le rapport à l'autre pendant la maladie. Les maladresses de l'entourage, la solitude face à la difficulté de compréhension des autres. Écrit comme une pièce de théatre, il est dynamique, un peu amer mais pas pathos et plein de vérité. 

• Cancer and the City de Marisa Acocella Marchetto.

Encore une BD. L'auteure est une nana de 43 qui découvre une boule dans son sein, alors que sa vie est au top : sur le point de se marier(enfin), job : super, vie sociale : géniale. Elle est journaliste-illustratrice pour la presse, à New York. Cette nouvelle va bouleverser sa life. Ambiance très girly, comme son titre le laisse deviner, très NYC. Moins sensible à son trait qu'à celui de Lili Sohn, j'ai trouvé que parfois ça manquait de fluidité. J'ai mis beaucoup plus de temps à le finir que je ne m'y attendais.

Le début était prometteur. Mais je n'ai pas adoré.

Voilà pour le petit benchmark non-exhaustif des bouquins sur le cancer du nichon.

À bientôt pour de nouvelles aventures !

Comments

[audrey hepbrune]

Top ta playlist littéraire ! moi j'adooooooooooooooooooooore les petits flingues baromètre d'amour, quel sens du détail qui tue ! et c'est toi qui dessine la p'tite nenette, elle est top ? t'as une tablette ?

bises bises biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiises

[framboise]

C'est pas parce que je suis silencieuse que je ne pense pas à toi. Mais comme tu le dis très justement l'entourage peut parfois être maladroit et importuner. Très gros bisous.